mercredi 5 octobre 2011

Musée de l'orangerie


Le musée de l'orangerie est situé dans le jardin des Tuileries près de celui du Jeu de paume.

Anciennement une orangerie, le musée est aménagé, par l'intermédiaire de Clemenceau, pour recevoir les dernières oeuvres de Monet : les Nymphéas. Plus tard, l'autre partie du musée accueillera la collection que Paul  Guillaume léguera à l'Etat.

L'orangerie est située entre le Louvre et le Musée d'Orsay, et est sous l'égide de ce dernier. Contrairement aux deux mastodontes, le musée de l'orangerie est moins connu, moins fréquenté par les hordes de touristes et de visiteurs du dimanche. Il est donc agréable de venir et de se reposer sur une chaise longue du jardin des Tuileries en attendant votre partenaire de la journée. Le seul point noir est que pendant la bronzette, vous prenez en même temps une belle bouffée de particules et de gaz d'échappements des véhicules bourdonnant sur la place de la Concorde.

La visite commence par les deux salles ovales de Monet. On rentre par un pronaos (mot désignant le sas situé à l'entrée d'un temple tel le Narthex d'une cathédrale ! Ces mots qu'on apprend volontiers pendant l'exposition et qu'on ne tardera pas à ressortir aussi souvent que possible pour flatter notre ego) totalement nu de représentations, d'objets et de signes comme l'a voulu Monet. 4 toiles représentant les fameux Nymphéas reposent dans chacune des deux salles. Ces toiles majestueuses sont accrochées de manière que la base soit proche du sol; elles sont longues de 6 mètres environ et nous dépassent en taille ce qui fait que ces toiles se fondent dans une vision d'ensemble. Les toiles sont magnifiques et représentent les nymphéas de Giverny à différents endroits et à différentes heures de la journée. J'apprécie particulièrement celui avec les saules encadrant la toile.
Malheureusement, je n'aime pas trop la salle qui respecte probablement les volontés de Monet: il y a trop de lumière, trop de blanc qui font trop ressortir le réel du monde environnant étouffant les sensations perçues des toiles. Un guignol m'a demandé de me pousser pour prendre une photo de biais du tableau. Heureusement, que je partais sinon je l'aurai envoyé balader ce visiteur du dimanche. A quoi cela sert de venir dans un musée pour prendre des photos pourries qu'on ne regardera peut-être qu'une fois dans les 60 prochaines années ?? J'ai eu le même problème à Montréal où des touristes chinois m'ont demandé de me pousser pour prendre la pose ... En tout cas je souhaite à mon ami du dimanche un bon bus RATP (dans la gueule et à 80 km/h de préférence). Les cadres des tableaux sont plutôt moches, avec des belles taches dues à l'âge ?


La seconde partie du musée se situe au sous-sol où on découvre la collection de Paul Guillaume, un collectionneur et un marchand d'art autodidacte du début XXe qui a pris sous son égide un bon nombre d’artistes. Ses appartements à Paris sont plutôt coquets avec un nombre impressionnant de tableaux de maîtres. On y découvre des Matisse, des Gaugin, des Modigliani, des Picasso ..., la plupart des artistes est rattaché à l'école de Paris. J'ai découvert une peintre: Marie Laurencin (cf. ci-dessus à gauche) qui peint des femmes allongés, animales, très sensuelles; les couleurs pastelles tirant vers le gris donnent un ton suave ainsi que les yeux noirs sans pupilles, sans iris nous entraîne dans un monde presque féerique contrastant avec les pièces de viande de Soutine (ci-dessus à droite) ou les visages déformés comme les masques africains, de Modigliani qu'on peut tous découvrir pendant l'exposition.

La troisième partie du musée est une salle vidéo où est présenté un reportage retraçant la création des Nymphéas de Monet, projet précoce qui ne s'achèvera et aboutira que vers la fin de la vie de Monet. Le reportage d'une heure est plutôt bien fait racontant le contexte de l'époque qui a vu naître ces tableaux ainsi que la disposition des tableaux dans le musée de l'orangerie. La salle est sombre et le réalisateur du film a même eu la délicatesse de couper les différentes scènes du film par le même interlude INA où on peut voir une bombe de 5 Kt exploser dans un champ entraînant une gigantesque boule de terre giclant de part en part de l'écran; il a même eu la douceur de synchroniser l'image avec le son de la même bombe produisant donc une explosion sonore titanesque. Cette interlude qu'on peut voir 3-4 fois pendant le visionnage du film se produit au moment le plus opportun: juste avant la phase d'endormissement de chaque spectateur !

par Had

Nous avons donc un musée à dimension humaine, il suffit d'une après-midi pour tout visiter dans des conditions agréables (sauf guignol à photos). Il y a des artistes variés pour tous les goûts; ce musée se révèle donc être une alternative 100% gagnante du musée d'Orsay lorsque celui-ci est occupé d'une queue de 100 km de long dehors et de 20 km dedans. Il est surtout profitable lorsqu'on possède la carte MuséO qui permet d'entrer dans le musée de l'orangerie gratuitement (au lieu de 7€ en 2011).

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