mercredi 22 avril 2009

CPAM : Poubelle ! Poubelle !

Bon, bah c'est reparti. J'avais rendez-vous à la sécurité sociale sans à priori et je suis reparti rempli d'anecdotes.

Rendez-vous à 9 heures,

J'arrive, j'observe les lieux. L'important c'est l'observation, l'appropriation du territoire hostile avant de rentrer dans la gueule du loup.
J'observe rapidement : de nouvelles machines à l'extérieur et une nouvelle disposition de l'accueil : plus de carte vitale à rentrer pour obtenir un ticket mais des personnes payés pour appuyer sur un bouton pour nous refiler un bout de papier. Pourquoi pas ? Déplacer la queue d'une file à l'autre en espérant gagner du temps dans l'orientation.

Déjà, ça commence mal. Je reçois un ticket : N°904. Ok, mais pourquoi sur le panneau lumineux le nombre indiqué est le 506 ? Je m'assois en attendant le coup de génie. L'attente est un peu longue, quelques informations sont distribuées sur un écran plat :
Le relevé des remboursements change (devient plus long) mais les remboursement sont toujours aussi rapides :
- frais médicaux : 1 à 3 mois
- rente : 1 an


Dépité, je regarde autour de moi pour voir si les autres sont aussi malchanceux que moi au loto : N° 510 pour la dame à côté. Merde, le coup dé génie n'est toujours pas apparu, je vais voir la dame à l'entrée; et heureusement, le matin la queue n'existe pas. Avec un sourire bright, une démarche avenante, les mains en position d'Abhaya-Mudrâ et les yeux en mode hameçon pour attaquer la cible, je me lance vers la dame. Position d'attaque, je la prend du regard, je ne la lâche pas, sourire forcé, debout, bras collés au corps, l'avant-bras droit à 70° (presque 90°) avec la main tenant le bout de parchemin, doigts joints et paume vers l'extérieur, l'autre main se ballade joyeusement le long du corps (merci Dvâravatî). Avec la tactique ultime du mudrâ de l'absence de crainte et de la protection (Abhaya-Mudrâ), je ne peux pas la rater mais j'ai totalement oublié de réfléchir à la tournure de ma phrase d'approche. Erreur fatale.

Je fis sans réfléchir ; je rythme le phrasé avec les temps morts exprimés en secondes (s) et les phases de lenteur avec des points entre chaque mot :
- "Bonjour ! euh, (1s) le . fait . que . le (0.25s) numéro sur mon ticket est sensiblement différent de celui sur . le . panneau me semble (0.5s) abscons."
- (1 yoctoseconde) PARDONNNNNNNNNNNNNNNNNNN ?????? (87 décibels, regard étonné, yeux sortant de l'orbite)
- (0.25 s) *adoption de la position du double Abhaya-Mudrâ*
- (0.5 s) *inclinaison de la tête, signe de soumission*
- (0.75 s) *Vitarka-Mudrâ, position de l'argumentation, à une main avec ma feuille de papier entre le pouce et l'index*
- (1 s) *Rupture du Vitarka-Mudrâ : la main gauche remonte vers le champ focale de l'adversaire, doigts repliés, index pointant vers le papier, la main droite effectue une rotation de de 180°* Adoption de la position du *Regarde ici Péta$£¤*
- (1.25s) " Euh . le numéro sur mon ticket est euh (1s) pas le même que euh (1s) celui (1s) du panneau (1s) et..."
- (2 s) "Ah, c'est parce que ..." etc

Je me rassois et j'attends mon RDV. C'est dans un box du style conseil bancaire. Il y a 6-7 box. Contrairement aux autres bureaux, ceux dans lesquels je dois me rendre, sont placardés d'une feuille A4, réalisé sous powerpoint, où il est écrit : RDV seulement. Le RDV n'est là que pour justifier du retard qu'il va y avoir, car tout le monde rentre très rapidement dans les autres bureaux, sans RDV, alors que tout est similaire. Le RDV implique l'acceptation du retard qui en découle, on est plus apte à pardonner le retard vu qu'on a un rendez-vous, ultime manière de vous enc$ler par derrière et de flatter en même temps notre égo par un acte sociale d'entente tacite qui n'a d'importance que le mot : Rendez-vous ! Un gars s'énerve dans un box, normal. A la fin dudit rendez-vous, il va tenté de voir la collègue qui nous a pris en charge pour connaitre son nom, en effet entre gens de même couleurs, il pense avoir plus de compassion qu'avec une vielle blanc-bec aux allures racistes mais la collègue bien que jouant avec la compassion du pauvre hère, ne va pas lui donne pas son nom.

Arrivée 8h58, preuve ? Petit papier 904. Heure du RDV 9h. On rentre dans le bureau à 9h21. Blablabla. La nana regarde deux trois petits trucs et réagit :
- OH !!!! Mais ça pas besoin ! ça poubelle ! ça poubelle ! ça inutile car parce que ceci, on en a plus besoin !
- Parles-tu aux singes ou ne serait-ce que des cousins pas si éloignés que cela ? (L'intonation de la personne ressemble aux mimiques formatées pour les étrangers ne parlant pas la même langue que le macaque incriminé)
En tout cas merci du cadeau, on avait prévu 14 photocopies diverses et variées, on a rempli le formulaire 404b-22-A35, le formulaire 404b-22-A36, ramené 17 preuves, 14 attestations, 18 justificatifs, 3 déclarations sur l'honneur et hop : Poubelle ! Poubelle !

1 commentaire:

GeYinho a dit…

AAAH ! Les joies de l'administration française ...

Les 12 Travaux d'Astérix, Épreuve n°8 : Entrer dans la maison qui rend fou et demander le laissé-passé A38 ...

Bonne chance ! xD