samedi 24 décembre 2011

L'Anneau Monde

L'Anneau Monde de Larry Niven est le premier tome d'une petite saga de science-fiction, qui reçut le prix Hugo en 1971.

Couverture
Louis Gridley Wu arrive à son deux centième anniversaire, ancien baroudeur et aventurier, il s’ennuie ferme sur la planète Terre. L'avantage technologique qui permet d'aller n'importe où en un instant, grâce à une cabine téléphonique, s'est retourné en une homogénéisation culturelle où tout le monde fait la même chose partout dans le monde. Pendant cette vie uniforme, il reçoit la visite d'un marionnettiste, un individu d'une race extraterrestre considérée comme disparue, celui-ci lui demande de participer à une expédition vers les mondes extérieures des limites connues humaines. Louis et Nessus le marionnettiste seront accompagnés d'une terrienne, Teela Brown, et d'un représentant d'une autre race extraterrestre plutôt agressive : les Kzins. Ensemble, ils vont visiter un objet dont les dimensions colossales feront trembler même les marionnettistes, qui sont la race la plus évoluée de l'univers connu.


Le livre, bien qu'il ait reçu le prix Hugo n'est pas le meilleur d'un point de vue scénaristique, ni d'un point de vue littéraire. La quête part vite à une exploration des plus banales, soutenue par un style pas vraiment convaincant. Malgré ces défauts, le livre est très intéressant à lire car il apporte pas mal de nouvelles idées de technologie et de sociologie de science-fiction.


Dans un premier temps, l'objet colossale fait penser aux travaux de Freeman Dyson qui s'intéressa pendant les années trente à trouver le moyen optimal de collecter l'énergie solaire. Il imagina une méga-structure connue sous le nom de sphère de Dyson permettant de collecter toute l'énergie de l'étoile ; cette sphère recouvrant la totalité du Soleil à une distance optimale de sa surface. Une version plus "réaliste" peut-être représentée par un anneau au lieu d'une sphère, ce qui est le cas de notre livre. Cette structure colossale fait rentrer le roman dans le genre BDO pour "Big Dump Object" : 2.10^30 grammes, 1250 km/s, rayon = 1UA = 1.54 x 10^8 km, superficie = 1.6.10^15 km soit trois millions de fois la superficie de la terre ... De quoi être complètement abasourdi par la dimension de l'anneau.

Une autre idée intéressante est génétique : attention spoiler du début du livre ! Une des membres de l'équipage a été choisi à cause de sa chance. A cause de la surpopulation, le nombre d'enfants est limité. Pour pouvoir procréer, un des moyens possible est de gagner à la loterie ! Et au bout de plusieurs générations, une famille, un groupe d'individus seront avantagés par hérédité à cause de la loterie (du moment qu'on accepte que la chance est génétique) d'où la présence de Teela dans l'équipage. Cette particularité entraîne des situations plutôt intéressantes que l'auteur utilise avec un peu trop de parcimonie.

Au final, nous avons un livre avec beaucoup d'atouts venant de l'imagination de l'auteur. L'histoire des différentes races, la chronologie des évènements et la dimension post-apocalyptique de civilisations disparues nous offrent un univers intéressant; il est dommage que l'auteur n'arrive pas à en tirer toute la substance à cause d'un scénario peu développé et d'un style trop léger.

3/5

2 commentaires:

Guillmot a dit…

I want it !!!

Guillaume a dit…

Dans le genre exploration et singularité, il y a "Eon" de Greg Bear que je recommande (je peux te le prêter si tu veux).